Ce fut ma mère qui m'apprit à lire, puisque ma grand-mère ne savait pas. Maman m'avait acheté à bon marché un petit syllabaire très commode: tous les jour, pendant une heure, j'apprenais à lire...
J'appris assez vite à lire: je sus bientôt mon alphabet par coeur, j'épelai, je connus les syllabes, les mots. Je sus bientôt lire couramment, et j'en étais tout fier, tout heureux, heureux d'apprendre, heureux de savoir. Je sus bientôt lire mon journal comme un homme; seulement je ne les lisais pas, parce que les enfants ne lisent pas les journaux.
Charles Péguy. Oeuvres. Gallimard
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